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Commémoration du centenaire de la guerre 1914-1918.

Voilà les 4 textes (http://chorale-a-tout-coeur.blogspot.fr/p/repertoire-commemoration-14-18.html sur lesquels nous nous sommes arrêtés pour l'animation de la commémoration du centenaire de la guerre 1914-1918,

dimanche 9 novembre, dans l'après-midi.

et la présentation des textes de l'époque.


Pour écouter:
 
Sous les ponts de Paris
Dans les tranchées de Lagny
La Madelonhttp://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=92nc1jPDVwI
Soldat de Pagny
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=92nc1jPDVwI



1914-1918, les chansons d’une Grande Guerre


Au cours des quatre années de conflit, les chansons ont été très présentes aussi bien sur le front qu’à l’arrière.

À l’heure où sont lancées les cérémonies du centenaire de la guerre 14-18, petit retour sur la bande-son de ces années au cours desquelles, passé l’effort de mobilisation générale de l’été 1914, la chanson a continué d’exister, tant sur la ligne de front qu’à l’arrière…

1914 – « Sous les ponts de Paris »: l’insouciance des débuts


En France, une première effervescence créative parcourut le pays fin septembre 1914, lorsque la meurtrière Bataille de la Marne stoppa l’avancée allemande. L’euphorie, malgré l’hécatombe des premières semaines, gagne le pays, qui croit encore alors à une issue rapide. Cafés, théâtres et music-halls rouvrent. La TSF n’existe pas encore, mais partout l’on entonne un air fleurant bon la vie sans souci d’avant, créé par Georgel sur une musique de Vincent Scotto et des paroles de Jean Rodor: Sous les ponts de Paris. L’année suivante, pourtant, cette romance est déjà détournée et devient Dans les tranchées de Lagny

1915 – « La Madelon »: chanson symbole de la « guerre des tranchées »


Au cours de la grande Guerre, la chanson fut une « arme » propre à galvaniser les troupes, à raviver l’esprit patriote. Même si le message ne passait pas toujours bien. Témoin cet extrait du Feu d’Henri Barbusse, en 1916: « Quand les musiques militaires que nous détestions comme des embusqués reçurent l’ordre de nous distraire officiellement et de nous remonter le moral au cantonnement, elles furent systématiquement boycottées. Le soldat fit la grève perlée. On dut, dans certains régiments, l’obliger à la présence, ce qui allait à l’encontre des désirs du commandement. Et pourtant, on jouait La Madelon»

La Madelon: c’est en 1915, lorsque le conflit devient « guerre des tranchées », que réapparaît cet air composé deux ans plus tôt. Alors que les positions des belligérants se sont stabilisées, le théâtre aux armées s’organise, des artistes se rendent sur le front avec pour mission de distraire les soldats. Un soir, dans les Vosges, près de Raon-L’Etape, le « tourlourou » Bach, dans son style comique troupier, a épuisé tout son répertoire. Il entame cette chanson de Vincent Scotto. Ce soir-là, La Madelon répond à un besoin et fait un tabac. Paulin, la vedette du moment, est alerté et remet aussitôt la chanson à son propre répertoire. La Madelon, rapidement, va se répandre le long de la ligne de front, et devenir un hymne militaire…

1916 – Verdun entre « Cri du poilu » et chanson patriotique


En 1916, le mot « poilu » est entré dans le langage courant. Ceux, au front, qui n’ont plus la possibilité de se laver ni de se raser, ont les tranchées pour unique horizon. La chanteuse Nine Pinson se fait leur porte-parole, avec la chanson « Le cri du poilu » et ce refrain de Vincent Scotto qui deviendra vite célèbre: «  A nos poilus qui sont au front/Qu’est c’qui leur faut comme distraction/Une femme, une femme… » 

À Verdun, 400 000 soldats perdent la vie. La bataille donne lieu malgré tout à une étonnante chanson, censée remonter le moral des troupes, interprétée par le chansonnier Marcelly qui clame, haut et fort, sur un air de Marseillaise: « Ils ne passeront pas, on les aura! » 

1917 – La « Chanson de Craonne », ou la contestation en chanson


Malgré les tentatives pour raviver par la chanson la ferveur patriote des soldats, un courant contestataire se fait jour parmi eux pour dénoncer les massacres inutiles. Le responsable désigné est le général Nivelle, commandant en chef des armées, accusé d’envoyer sans aucun scrupule ses troupes se faire tuer. La « Chanson de Craonne » symbolise cette contestation. Au départ, c’est un texte anonyme, qui détourne la musique d’une ritournelle romantique d’avant-guerre, Bonsoir Mamour, signée Aldémar Sablon (le père de Jean Sablon).

Aussitôt écrite, aussitôt apprise, la chanson se diffuse oralement, de manière clandestine, changeant de nom à plusieurs reprises, évoquant tour à tour les poilus du plateau de Champagne, fin 1915, puis ceux de Verdun, en 1916, enfin Craonne, village de l’Aisne proche du plateau du Chemin des Dames, où son célèbre refrain est définitivement associé aux mutins d’avril 1917.

En raison de ses paroles jugées défaitistes et incitant à la mutinerie (« c’est fini, nous, les troufions, on va se mettre en grève »), la Chanson de Craonne est rapidement interdite par le commandement militaire. Ceux qui seront pris en train de la chanter ou qui afficheront son texte sur leur tenue passeront au peloton d’exécution.

 « La chanson de Craonne », dans l’interprétation de Marc Ogeret 

1918 – « Vive l’Oncle Sam » glorifie l’allié américain


L’année 1917 marque aussi le virage de la guerre, avec le retrait des troupes russes, en raison de la Révolution bolchevique, et l’entrée en guerre des soldats américains à un moment décisif du conflit. Écrite par Edmond Dufleuve sur une musique de Désiré Bernaux, la chanson « Vive l’Oncle Sam » vient saluer ce nouvel allié venu participer à la guerre.

Enfin, le 11 novembre 1918, la guerre s’achève sur un bilan terrible: plus de 17 millions de tués, militaires et civils confondus. La France, quoi qu’exsangue, célèbre tout de même sa victoire avec fierté. La Madelon reprend du service: Lucien Boyer compose « La Madelon de la Victoire », en écho au succès de Bach et Paulin. L’air devient l’un des succès de 1919. « Madelon, ah! verse à boire/Et surtout n’y mets pas d’eau/C’est pour fêter la victoire/ Joffre, Foch et Clemenceau! » Pour ce beau fait de patriotisme, Boyer sera décoré de la Légion d’honneur en 1920!

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